Une folle historie de la sécurité privée en France

En 1800, la Préfecture de Police de Paris fut créée et en son sein le bureau de Sûreté spécialisé dans la lutte contre le crime. Son premier chef administrateur, Monsieur Henry, vétéran de l’ancien régime, remit en place l’utilisation des « mouchards », condamnés et repris de justice, pour informer sur les autres criminels, en prison comme dans les rues. 

En 1812, une nouvelle étape fut franchie quand Monsieur Henry, avec l’accord du Préfet Pasquier, nomma l’un de ces mouchards, François Eugène Vidocq, chef d’une unité d’anciens condamnés dont la principale tâche était la détection et la poursuite de criminels. L’unité, bien que son efficacité soit indéniable, n’a jamais fait officiellement partie de la Préfecture de Police de Paris et était d’ailleurs financée par des fonds secrets. Bref, c’est le SUICIDE SQUAD de l’époque le truc ! 

Notre ami à le sens des affaires et se lance à son compte ! il crée une agence de renseignements commerciaux dont l’une des activités principales est l’investigation de la solvabilité d’individus pour des hommes d’affaires. En créant son agence le « Bureau de Renseignements Universels dans l’intérêt du commerce ». Aujourd’hui on appelerait ça une agence de détéctives privés…

 Bien qu’il n’ait pas inventé le renseignement privé, il introduit des innovations en matière de renseignements privés. Tout d’abord, il utilise son expérience d’inspecteur et de chef d’une brigade de police pour faire évoluer les pratiques d’investigation du secteur. Il met en place un programme mieux raisonné, à la fois pour les prestations d’entreprises et pour les prestations aux particuliers. Enfin, en mettant les escrocs sur fiches, il a pu rationaliser les pratiques de la profession. Grâce à son sens de la publicité, Vidocq réussit à faire prospérer son agence malgré un climat hostile.

Très vite le marché se développe et la concurence aussi… Le tout se faisant avec son lot de plaintes et de scandales !

Dès les années 1850, les hôtels et grands magasins se dotent de services internes de régulation. Les Magasins du Louvre lancent la tendance à leur création en 1855. Ils mettent immédiatement en place un « service spécial » de 60 inspecteurs, chargés de surveiller aussi bien les employés que les clients. D’autres établissements suivent rapidement son exemple et les agences sont alors concurrencées par l’essor de ces polices internes, plus facilement contrôlables. 

La profession se situe dans une zone d’ombre permise par un vide juridique et une forte concurrence entre les agences sérieuses et les officines douteuses. Malgré de multiplesappels à la moralisation .