L'histoire de la sécurité incendie

Bienvenue dans un royaume où les flammes avaient autrefois le pouvoir de tout dévorer sur leur passage, où les incendies faisaient frissonner même les plus braves. Dans ce monde tumultueux, les constructions en bois et autres matériaux inflammables étaient tels de gigantesques brasiers en attente d’une simple étincelle pour s’enflammer et se transformer en un enfer incandescent. Les habitants, impuissants face à ces fléaux de feu, cherchaient désespérément un moyen de protéger leurs vies et leurs biens des flammes dévorantes.

C’est ainsi que débuta l’histoire captivante de la sécurité incendie en France, un récit parsemé de péripéties, d’innovations et d’un brin d’humour pour alléger le fardeau de cette épreuve ardente. Loin d’être un conte de fées, cette histoire réelle raconte l’évolution d’un royaume face à la menace grandissante des incendies et les actes héroïques de ceux qui ont combattu les flammes avec vaillance.

Dans cette introduction flamboyante, nous vous invitons à voyager à travers les époques, à la rencontre de personnages singuliers et de grands événements qui ont marqué l’histoire de la sécurité incendie en France. Vous découvrirez comment des catastrophes lointaines, telles que le “Grand Incendie de Londres”, ont joué un rôle inattendu dans la prise de conscience et l’évolution des mesures de prévention face aux flammes destructrices.

Au fil des siècles, les normes strictes pour les matériaux et les constructions sont apparues, mettant un terme à l’ère du tout-bois et rendant les flammes moins insatiables. Les plans d’évacuation se sont développés, enseignant aux citoyens à fuir les flammes avec l’efficacité de danseurs étoiles.

Mais n’ayez crainte, cette histoire n’est pas seulement sombre et sérieuse. L’humour s’invite dans cette saga incendiaire, car il est important de se rappeler que même face aux flammes, une lueur de légèreté peut parfois alléger le fardeau de l’adversité.

Alors, préparez-vous à vivre une épopée éclatante au cœur des flammes, une histoire où les feux seront éteints par le rire et le savoir-faire, où la sécurité incendie brille de mille feux, prête à affronter les flammes les plus féroces et à assurer un avenir étincelant pour tous.

Embarquez avec nous pour ce voyage passionnant, où chaque étape révèle des secrets, des héros et des découvertes qui ont façonné l’histoire de la sécurité incendie en France. Un récit qui illuminera vos connaissances, tout en vous rappelant de ne jamais sous-estimer le pouvoir des flammes ni l’importance cruciale de prévenir et de combattre efficacement les incendies. Alors, attachez vos ceintures, ajustez vos casques, et que l’aventure commence !

II. Acte I : Les Catastrophes Enflammées

Dans ce premier acte de notre histoire tourmentée, nous plongeons dans les abysses brûlantes des catastrophes enflammées qui ont secoué la France. À une époque où les incendies étaient une menace constante, deux événements tragiques allaient marquer les esprits et réveiller la conscience collective face à ce fléau dévastateur.

 

Le “Grand Incendie de Londres” (1666) : Quand les flammes traversent les frontières

 

Incendie de Londres 1666

Tout commence avec le “Grand Incendie de Londres”, un sinistre incendie qui ravagea la capitale de l’Angleterre en 1666. Même si cet événement ne se déroula pas sur le sol français, son impact fut ressenti jusqu’aux confins du royaume de France. Les flammes engloutirent des milliers de maisons, des églises majestueuses, et même des ponts, laissant dans leur sillage un désastre sans précédent.

Le récit de cette tragédie se répandit telle une traînée de poudre, suscitant l’effroi et la prise de conscience en France. Les autorités comprirent alors l’urgence d’agir pour prévenir de telles catastrophes sur leur propre territoire. Le “Grand Incendie de Londres” alluma la flamme de la sécurité incendie en France, initiant ainsi une série d’actions destinées à mieux protéger les villes et les villages des flammes voraces.

 

  1. L’incendie du Palais Royal de Paris (1718) : Quand le roi n’échappe pas aux flammes

 

 

Quelques années plus tard, en 1718, un autre incendie majeur allait marquer l’histoire de la sécurité incendie en France. Cette fois-ci, c’est le Palais Royal de Paris qui fut la proie des flammes. Même le roi lui-même, résidant en ces lieux, ne fut pas épargné par le brasier dévastateur.

L’incendie du Palais Royal fut un choc pour la nation tout entière. Comment un tel symbole de pouvoir et de prestige avait-il pu être laissé aux mains des flammes ? Les autorités réalisèrent alors qu’il fallait renforcer les mesures de prévention et d’intervention face aux incendies, même dans les lieux les plus prestigieux et les mieux protégés.

 

La naissance des premières règlementations et des dispositifs d’extinction sophistiqués

 

Suite à ces catastrophes enflammées, les autorités françaises prirent des mesures radicales pour prévenir de futurs désastres. Les premières règlementations en matière de sécurité incendie furent mises en place, exigeant notamment l’utilisation de matériaux moins inflammables dans les constructions.

Simultanément, des esprits ingénieux et inventifs se penchèrent sur la création de dispositifs d’extinction plus sophistiqués. l’invention du premier extincteur est attribuée à plusieurs inventeurs et esprits créatifs qui ont contribué à son développement au fil du temps. L’un des noms les plus associés à l’invention des premiers dispositifs d’extinction est celui de George William Manby, un inventeur anglais. En 1813, Manby a breveté un “Extincteur portable pour feux” qui utilisait une combinaison d’eau et de carbonate de potassium pour éteindre les flammes.

Au fil des années, de nombreux autres inventeurs ont apporté des améliorations aux extincteurs, conduisant à la variété d’extincteurs que nous connaissons aujourd’hui, tels que les extincteurs à eau, à poudre, à CO2, à mousse, etc.

Les premiers “pompiers”, courageux volontaires, furent également formés pour intervenir rapidement lors des départs de feu. Armés de seaux d’eau et de couvertures mouillées, ils arpentaient les rues, prêts à affronter les flammes avec bravoure.

Ainsi commença le premier acte de notre histoire enflammée, où les tragédies lointaines et les dispositifs d’extinction novateurs allaient jeter les bases de la sécurité incendie en France. Mais c’était loin d’être la fin de cette épopée incandescente, car bien d’autres feux allaient encore éclairer notre chemin vers un avenir plus sûr et résilient face aux flammes dévorantes.

III. Acte II : Des Têtes Pensantes contre les Flammes

Dans cet acte crucial de notre histoire embrasée, nous rencontrons de véritables esprits brillants qui se sont levés pour affronter les flammes avec leur intelligence et leur détermination. Ces personnages historiques ont apporté des innovations et des avancées significatives dans la lutte contre les incendies, contribuant ainsi à façonner la sécurité incendie en France.

A. Nicolas Louis Robert : L’innovation du tuyau d’incendie (1673)

L’histoire des tuyaux ne date pas d’hier. C’est en 1672 que
les frères Nicolas et Johan van der Heide, constructeurs de pompes néerlandais,
inventent le boyau d’incendie. A l’époque, il s’agissait de tuyaux en cuir
rivé, puis cousu, munis de raccords dissymétriques à vis. Cette invention
marque un progrès décisif dans la lutte contre le feu car, placé entre la pompe
et la lance, cette dernière devient mobile. Le boyau permet de se placer au
plus près du foyer. En 1698, les frères Van der Heide poursuivent leur œuvre
créatrice en dotant les sapeurs-pompiers d’aspiraux. La boucle est bouclée.

 

B. Tréchard : Le développement des échelles à crochet (1803)

En 1803, lorsque l’échelle à crochets est proposée au sein
des gardes-pompes de la ville de Paris par un certain Tréchard, mécanicien et
inventeur, le projet est vite délaissé. Trop lourd et peu maniable. D’autant
plus que le sport ne fait pas partie des prérogatives de l’époque.

 

Lourde, peu maniable, des soldats du feu qui ne font pas de sport ! Comment pouvons-nous s’imaginer de telles choses ! Lorsque l’on regarde le sauvetage héroïque du Caporal Thibault, les sauvetages de la rue de Provence
ou plus récemment ceux de la rue Erlanger. Qui n’a jamais vu une garde incendie courant dans les rues du secteur qu’elle défend ? Ou encore entre-apercevoir au travers des portes de remises vitrées les montées de cordes interminables ! Que
s’est-il passé pour que cet abandon de projet soit devenu quelques années plus
tard l’agrès de référence du sapeur-pompier ?

C. Benoît Fourneyron : La turbine hydraulique (1827)

Au XIXe siècle, Benoît Fourneyron, un ingénieur français, apporta une contribution majeure à la sécurité incendie en inventant la turbine hydraulique en 1827. Cette innovation permit d’améliorer la puissance des pompes à incendie, augmentant ainsi la force du jet d’eau projeté sur les flammes. La turbine hydraulique fut un véritable bond en avant technologique, rendant les opérations d’extinction plus efficaces et permettant aux pompiers de mieux maîtriser les incendies.

 

D. François Dumouriez du Périer : Le premier pompier de France (1650)

C’est justement aux Pays-Bas que le peintre et inventeur hollandais, Jan van der Heyden (1637-1712) conçoit et construit sa première pompe à bras en 1672 puis en lance une fabrication en série à partir de 1681.

En France François Du Mouriez (1650-1723), laquais de Molière et comédien, se lance dans les affaires et découvre les pompes à incendie fabriquées par Jan Van der Heyden lors d’un voyage aux Pays-Bas. Il en rapporte une en France et en fait la démonstration en 1699 au roi Louis XIV qui, conquis, lui en accorde le privilège de la fabrication et de la commercialisation. En 1716, Louis XV le nomme directeur général des pompes à incendie de la ville de Paris. Les pompes en question sont stockées dans des édifices religieux.

À la fin du règne de Louis XV, vers 1775, vingt-cinq pompes  sont en service à Paris dans des
dépôts sous le contrôle de deux gardes, d’où le nom de gardes-pompes donné à
ces premiers soldats du feu parisiens

I. L'Incendie de l'Ambassade d'Autriche : Flammes Diplomatiques (1810)

Au début du XIXe siècle, Paris fut le théâtre d’un incendie tragique qui allait marquer l’histoire diplomatique de la France. En 1810, l’ambassade d’Autriche, située près des Champs-Élysées, fut la proie d’un violent incendie, provoquant un émoi sans précédent dans la capitale française.

Le rôle de Napoléon Bonaparte, empereur des Français, fut particulièrement notable lors de cette tragédie. Napoléon, qui était alors à la tête de l’Empire français, exprima sa profonde préoccupation face à l’incident et ordonna immédiatement la mobilisation des troupes militaires pour prêter main-forte aux pompiers civils. Sa promptitude à réagir démontra l’importance qu’il accordait à la sécurité des ambassades étrangères et à la préservation des relations diplomatiques.

Suite à cet incendie qui détruisit une partie de l’ambassade autrichienne, Napoléon entreprit des réformes majeures dans la prévention et la lutte contre les incendies à Paris. Il ordonna la création de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris en 1811, une force dédiée spécifiquement à la lutte contre les incendies dans la capitale. Dirigée par le Colonel Pierre-Jean Pompey, cette brigade devint rapidement un modèle d’efficacité et d’organisation pour la lutte contre les incendies en France.

Ainsi, l’incendie de l’ambassade d’Autriche en 1810 marqua un tournant dans l’histoire de la sécurité incendie en France. Il conduisit à la création d’une brigade de pompiers professionnels à Paris, établissant ainsi les bases d’une lutte organisée et efficace contre les flammes. Cette décision visionnaire de Napoléon Bonaparte perdura dans le temps, et la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris demeure une institution emblématique et respectée de nos jours.

II. L'Incendie du Bazar de la Charité : Tragédie Sociale (1897)

 

Quelques décennies plus tard, en 1897, l’incendie du Bazar de la Charité secoua la haute société parisienne. Organisé pour lever des fonds de charité, l’événement se déroulait dans un bâtiment temporaire construit en bois et toile, où des femmes de la noblesse et de la haute bourgeoisie tenaient des stands pour vendre des objets.

Malheureusement, un incendie éclata dans l’un des stands, et les flammes se propagèrent rapidement, piégeant les visiteurs dans un véritable brasier. La tragédie fit 126 victimes, principalement des femmes, dont certaines étaient des personnalités influentes de la société française.

Les conséquences de l’incendie du Bazar de la Charité furent immenses. Outre la perte humaine, cet événement horrifiant provoqua un choc dans la société française et souleva des questions cruciales sur les normes de sécurité et de prévention des incendies lors d’événements publics. Cela donna lieu à des réformes importantes en matière de sécurité incendie et de réglementations pour les lieux de rassemblement.

Quand la fête tourne au drame : L'incendie du 5/7

 

L’incendie du 5-7, discothèque située le long de ce qui était la route nationale 520, à Saint-Laurent-du-Pont, en Isère, en France, est un incendie qui se produit le 1er novembre 1970 et fait 146 morts.

La cause de l’incendie est inconnue, mais son origine est vraisemblablement accidentelle. Le feu se propage rapidement en raison de la présence de décors hautement inflammables ; les sorties de secours étaient bloquées pour éviter le resquillage, empêchant ainsi les danseurs d’évacuer les lieux une fois l’incendie déclaré. Les victimes, âgées de 14 à 25 ans, meurent par asphyxie ou sont brûlées vives. Seuls quelques survivants parviennent à sortir dans les premières secondes de l’incendie.

Lors de l’enquête qui suit, il s’avère que les gérants du lieu ont menti sur de nombreux points du permis de construire et 68 infractions au code de sécurité sont relevées. Les autorités chargées du respect de ces normes et les personnes impliquées dans le chantier sont toutes condamnées à de courtes peines de prison avec sursis. L’affaire a des répercussions sur l’application des normes de sécurité des établissements recevant du public en France.